Un tracteur industriel est un véhicule essentiellement en usage dans l'enceinte d'une entreprise, même s'il peut à l'occasion se déplacer sur la route pour rendre des services ailleurs. Si j'avais pris le soin de l'immatriculer, il porterait un numéro sur fond vert.

 

 

 

 

La caractéristique la plus saillante de ce modèle est son mode de propulsion : une machine à vapeur étiquetée Meccano, mais de fabrication Mamod, le grand concurrent anglais de l'allemand Wilesco à l'époque de ma jeunesse. Elle fonctionne réellement et entraîne le tracteur par l'arbre de transmission qu'on devine à droite.

On voit mieux l'arbre de transmission sur cette photo.

Notez les roues arrières jumelées pour assurer un contact optimal  avec la chaussée, permettant de limiter le patinage lors d'un gros effort de traction.

Le logo du fabricant de la machine, Latil, porte la curieuse inscription "automobiles industriels". Puisque Latil produisait  essentiellement des camions et des tracteurs, ils considéraient que dans leur cas, "automobile" était un nom masculin !

 

La manette à main droite du conducteur est l'inverseur de marche avant ou arrière. La manette à sa main gauche commande, par des bielles de renvoi, l'embrayage, comme on peut le voir dans les images suivantes. Ouvrons le capot :

 

 

 

 

 

 

position "embrayée" ◄

 

position "débrayée" ►

 

 

 

Après qu'on a rempli le réservoir d'eau déminéralisée, on peut mettre la machine en chauffe avec des tablettes de combustible solide qu'on dispose dans le brûleur, à droite, qu'on allume puis introduit sous la chaudière.

L'image ci-dessus nous montre des choses qui nous paraissent étonnantes : le conducteur est assis à côté du volant d'inertie laissé sans protection, la tringlerie d'embrayage n'est pas protégée par le capot, la grande roue de champ, à droite du véhicule, qui entraîne l'arbre de transmission n'est carénée que par une bande métallique relativement étroite et le dossier du siège est dangereusement proche de la chaudière... Mais en cette époque d'immédiat après-guerre, la sécurité n'était pas la préoccupation principale des concepteurs d'outils de travail !

 

On voit ci-contre la petite roue de champ attaquer le grand plateau solidaire de l'axe des roues.

Clairement ici la place m'a manqué : l'espace entre l'axe des roues et le socle de la machine à vapeur n'a pas permis l'installation d'un différentiel (comme celui qui est accolé à la boîte à vitesses qu'on voit dans un autre article de cette rubrique "Meccano".). Pourtant ça aurait été d'une grande utilité : la machine "broute" dès qu'on veut l'inscrire dans une courbe.

Car la direction est fonctionnelle et conçue pour une bonne position des roues avant en virage. Elle est directement actionnée par le volant du conducteur, le petit pignon en bout de colonne de direction en attaque un plus grand pour la démultiplication.

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